Sa vie

Février

L’abondante correspondance de Philippine avec de multiples personnes, montre bien l’amour qui la brûlait et qui dura malgré le temps et la distance. Les manifestations d’affection sont parfois très discrètes, peu exubérantes mais réelles. De loin, Philippine reste très présente aux événements de la congrégation (crises, croissance, assemblées générales, travaux sur les Constitutions…), aux événements familiaux importants (spécialement les deuils qui touchent ses proches), à la vie de son pays natal…

Les nombreuses amitiés, avec les évêques de St. Louis, les jésuites et beaucoup de laïcs manifestent aussi cette affection, très simple, discrète. L’attention portée aux personnes, spécialement les noirs, les pauvres, les indiens Potowatomis est encore une preuve de cet amour dont elle était remplie.

À la fin de sa vie, l’absence de correspondance avec Madeleine-Sophie est une très grande souffrance pour elle. La visite de sa nièce, Amélie Jouve, envoyée pour la mission du Canada, et qui fait le détour par St. Charles, lui apporte un « baume vivifiant » comme elle l’écrira dans une lettre à la supérieure générale.

Pour la prière

« Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : “Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ?” Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : “Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.” » (Jn 12, 1-8)

« On donna un repas en l’honneur de Jésus » : Jésus a des amis, il prend du temps pour les rencontrer, simplement, autour d’un repas. Est-ce que j’ose prendre du temps ainsi, « perdre du temps » parfois pour une relation simple, gratuite ?

« Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux » : quelle audace ! Faire ce geste en public, au cours d’un repas. Qu’est-ce que cette scène éveille en moi ?

« Jésus lui dit : “Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours”. » : Jésus aussi est audacieux, osant se laisser aimer par une femme, et accepter que cet amour se manifeste. Quels sentiments, quelles paroles viennent en moi ? Qu’ai-je envie de dire
au Seigneur ? Est-ce que je me laisse aimer de Lui ?

Des écrits

À Grenoble, au pensionnat « si une enfant était malade, Mère Duchesne se transformait en infirmière. Combien de fois l’avons-nous rencontrée, avec son tablier, portant un pot
de thé au dortoir ou à l’infirmerie.
Elle mettait tout son cœur à nous soigner, mais gardait toujours une simplicité austère… Cette impression en engendrait une autre, une sincère et respectueuse affection. Mais comment lui montrer que nous l’aimions ? Nous savions que les manières austères et réservées qu’elle montrait n’étaient qu’une apparence, car son caractère était tendre et compréhensif, son cœur sensible et attentionné : nous pouvions compter sur son affection. »

« J’ai 50 ans aujourd’hui. Cet âge me fait réaliser combien je suis inappropriée pour cette aventure que j’ai entreprise, mais cela n’amenuise en rien la tendre affection qui me lie à vous. »

(Lettre à sa cousine Joséphine, 1819)

Les religieuses écrivent à la Mère Barat : « La charité nous attache de plus en plus à notre Mère Philippine… Nous sommes très heureuses sous sa direction, les trois années sont finies mais, Révérende Mère, n’écoutez pas sa requête de la relever de ses fonctions… Nous nous aimons beaucoup et nos cœurs ne font qu’un avec le sien ».

Aujourd'hui

En Église et avec les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus :
Février

« La Société du Sacré-Cœur ressemble à une famille qui décide de s’embarquer pour chercher une nouvelle vie, une nouvelle terre… Cette famille est consciente qu’elle doit être plus que jamais unie pour faire face à l’inconnu et partager l’amour qui est sa façon de vivre. Elle apprendra à faire face à de nouvelles intempéries. Chaque jour elle scrutera l’horizon, avec d’autres, dans l’espérance de trouver une terre où les plus petits pourront grandir avec confiance. »

(Chapitre général 2016 des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus)

  • Pour aimer, il s’agit de donner de soi et d’accepter de recevoir. Comment est-ce que je vis ces deux dimensions ?

À la manière de Philippine

  • À l’occasion d’un travail manuel, faire mémoire de tous les visages aimés. Pour chacun d’eux, rendre grâce pour une qualité et un don reçu de cette personne. Terminer en rendant grâce pour la vie qui se partage à travers toutes ces personnes.
  • Au fil de ce mois, je reste attentif à ce qui peut être à assouplir ou à convertir dans mes relations : mon impatience, ma parole trop prégnante, mes absences fréquentes, mon stress permanent, ma paresse, mon peu de disponibilité en temps et en attention… Je choisis un petit point d’attention qui se traduit par un changement dans mes attitudes et j’essaie de le mettre en œuvre chaque jour.

Chants / Musique

sans amour (r. lebel)

Sans amour, sans amour, je ne suis qu’une cymbale, un tambour, un tambour qui éclate et qui se tait.

J’aurais beau savoir les langues de la terre, sans amour cela n’est rien.
J’aurais beau tenir la science et le mystère, sans amour cela n’est rien.

J’aurais beau guérir et faire des miracles, sans amour cela n’est rien.
J’aurais beau prédire et dire des oracles, sans amour cela n’est rien.

J’aurais beau parler en maître de sagesse, sans amour cela n’est rien.
J’aurais beau donner aux pauvres ma richesse, sans amour cela n’est rien.

J’aurais beau livrer ma chair au creux des flammes, sans amour cela n’est rien.
J’aurais beau pouvoir déplacer les montagnes, sans amour cela n’est rien.

J’aurais beau m’offrir tout entier à mes frères, sans amour cela n’est rien.
J’aurais beau passer mes veillées en prière, sans amour cela n’est rien.