Sa vie

Janvier

À une époque où les moyens de communication sociaux par satellites n’existent pas encore, Philippine est une femme reliée à la réalité du pays qui l’accueille, à celle de celui dont elle vient, aux personnes. Sa correspondance avec Madeleine-Sophie s’étend de 1804 à 1852. Assez extraordinaire, elle est le signe d’une amitié profonde entre ces deux femmes et aussi d’une dépendance et d’un grand respect de l’autorité de la supérieure générale. Une autre correspondance intense est celle qu’elle a entretenue avec sa famille.

Malgré la distance, Philippine reste très proche des siens, dans les joies comme dans les peines. Aux États-Unis, les distances sont grandes : la seconde maison fondée à Grand Coteau, à l’est de la Nouvelle-Orléans, est à 1600 km de Florissant, Missouri. Philippine, responsable de l’ensemble des communautés, a toujours eu le souci de garder des liens entre les différentes maisons. Elle les visite régulièrement, leur écrit. Très attentive à maintenir l’union avec la congrégation en Europe, avec l’esprit de ses Constitutions, elle réalise les adaptations nécessaires au climat, à la culture, à la langue et aux besoins du pays dans lequel elle se trouve.

Pour la prière

« Le lendemain encore, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : “Voici l’Agneau de Dieu.” Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : “Que cherchez-vous ?” Ils lui répondirent : “Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ?” Il leur dit : “Venez, et vous verrez.” Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : “Nous avons trouvé le Messie” – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : “Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas” – ce qui veut dire : Pierre. Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : “Suis-moi.” Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : “Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth.” Nathanaël répliqua : “De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ?” Philippe répond : “Viens, et vois.” » (Jn 1, 35-46)

« Jean se trouvait là avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : “Voici l’Agneau de Dieu.” Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus » : voir la scène. Des hommes discutent entre eux, le maître et ses disciples. Et pourtant le maître, Jean, annonce un autre maître. Voir l’enchaînement des faits et entendre les paroles de Jean. Qu’est-ce que cela provoque en moi ?

« André trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit…. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit… Le lendemain, Jésus trouve Philippe, et lui dit … Philippe trouve Nathanaël et lui dit : “Celui dont il est écrit…nous l’avons trouvé”… » : ici aussi, voir les scènes de rencontres. Il ne s’agit pas de zapper mais de regarder la transmission, le message qui passe de l’un à l’autre, par des relations de famille, une rencontre. Ces « interconnexions » me disent-elles quelque chose sur mon engagement de chrétien, sur ma manière d’être en relation ?

« Venez et vous verrez » ; « Nous avons trouvé le Messie – Christ » ; « Suis-moi » ; « Viens et vois » : le message transmis est une bonne nouvelle, une invitation à suivre Jésus. Qu’ai-je envie de transmettre, à quoi aimerais-je inviter les personnes que je rencontre ou avec qui je suis en lien d’une manière ou d’une autre ?

Des écrits

« Mes très chères sœurs et mon frère, je me doute bien que l’amitié qui nous unit aura pu vous donner quelque inquiétude sur le sort de mon voyage, inquiétude peut-être augmentée par la prolongation de notre navigation, mais me voici à terre et dans une ville où la langue et les usages font croire être en France et la maison qui nous a reçues représente les nôtres. Dans aucune nous n’aurions reçu plus de témoignages d’attention multipliés ; le vaisseau se trouvant arrivé à six lieues plus bas que la ville par le défaut du vent, les Dames Ursulines à qui nous étions recommandées par notre évêque nous ont envoyées chercher dans une voiture qui ne leur a pas moins coûté que cinquante écus ; encore ont-elles trouvé que c’était peu de choses. Arrivées chez elles nous avons trouvé, avec l’exemple le plus touchant de toutes les vertus hospitalières, les soins les plus universels : médecin pour prévenir les effets de changements de température, bains, boissons rafraîchissantes, nourriture la mieux choisie, linge de toute espèce, le nôtre enlevé et blanchi le même jour. Elles parlent même de nous donner plusieurs choses pour continuer notre route qui sera de quatre à cinq cents lieues encore en remontant le Mississipi sur des vaisseaux à vapeur, invention admirable, qui fait en vingt jours un voyage que les gens du pays faisaient il y a deux ans en six mois seulement ; il y a maintenant quarante de ces vaisseaux en continuelle activité. Le commerce sur le Mississipi devenant tous les jours plus important et la Haute-Louisiane, où nous allons, faisant tous les jours des progrès vers la civilisation… »

(Mai-juin 1818)

« Plus le temps s’écoule depuis que Dieu m’a séparée de vous (Madeleine-Sophie Barat), plus je désire vivement de vos nouvelles, de celles de nos Pères, de nos Mères et Sœurs. »

(Juin 1818)

Aujourd'hui

En Église et avec les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus :
Janvier

« La Société du Sacré-Cœur est comme un corps, animé depuis son centre par l’Amour. En lui, la vie circule en différentes formes d’interconnexion, donnant énergie et souplesse à chaque partie ; et ce qui affecte chacune de ces parties affecte tout le corps. Ce corps appartient également à un grand écosystème en transformation et a besoin de vivre des processus de changement, d’ouvrir ses sens, de planter solidement ses pieds sur la terre et d’accorder sa respiration au battement profond de la Vie. »

(Chapitre Général 2016 des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus)

« Nous sommes appelées à être et agir comme un seul corps : revitaliser notre union dans la diversité et agir comme un corps dynamique, interconnecté, articulé avec d’autres corps, dans le monde et comme Église, pour partager, collaborer et nous rendre solidaires entre nous et avec d’autres. »

(Ibid)

  • Quels sont mes lieux d’interdépendance ? En quoi mes choix ont-ils un impact sur la vie d’autres personnes proches ou lointaines et dans quelles solidarités est-ce que je m’implique alors ?

À la manière de Philippine

  • Réaliser la carte de mes relations, en cercles concentriques du plus proche au plus éloigné. Souligner les relations plus importantes, qu’elles soient passées ou présentes. Où se trouve la gratuité ? L’intérêt ?
  • Choisir une relation où la gratuité est déficitaire et chercher une manière de la renforcer ce mois-ci : en prenant des nouvelles, en faisant plaisir à cette personne, en valorisant ses réalisations, en passant du temps avec elle (cinéma…)
  • M’efforcer de goûter davantage la richesse de la relation. J’accueille le « bonjour » échangé, je réponds à une salutation, j’offre un bouquet de fleurs, je complimente pour… j’écoute un peu plus patiemment un(e) bavard(e), je souris plutôt que de grogner et introduis un peu d’humour et de légèreté dans mes rencontres…

Chants / Musique

Risquerons-nous d’être amis dans le Seigneur ? (MEJ)

Risquerons-nous d’être amis dans le Seigneur
Oserons-nous ouvrir nos portes, ouvrir nos cœurs
À cet Homme, ce Dieu pour la vie qui nous nomme «amis».

Quand mon chemin a commencé
Tu es venu m’accompagner
Et Tu es là
Tout près de moi
Amis aujourd’hui, amis pour la vie.

Sur mon chemin, tu as tracé
L’empreinte de notre amitié
C’est toi, mon frère
Tu es ma pierre
Amis aujourd’hui, amis pour la vie.

Quand nos chemins se sont croisés
Tu es venu nous rassembler
Au cœur des temps
L’amour devant
Amis aujourd’hui, amis pour la vie.