« Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui » : Paul rappelle que le salut en Christ invite à un décentrement, une conversion, un dépassement. À quel pas suis-je invité(e) en cette année de renouvellement à la suite de Philippine ?
Des écrits
« Je sais et j’ai compris que ceux qui vont où nous allons ne racontent que le beau pour ne décourager personne… Mais moi qui vous dois la vérité, je ne vous cacherai rien, ni des dangers de la mer, ni de ma propre faiblesse. C’est véritablement un spectacle affreux qu’une mer orageuse. Son bruit, joint à celui des vents, efface celui du tonnerre et d’une forte canonnade, en affligeant l’oreille. Il faut y joindre celui du mouvement du vaisseau, dans les gros temps. Le cri des matelots, pour s’encourager au travail, a quelque chose de lugubre, mais leur silence l’est encore plus, ainsi que celui du capitaine, qui se promène pensif. Quand on voit le vaisseau, dans la violente agitation, donner le spectacle de la confusion du dernier jour, le ciel paraît se rouler rapidement derrière des montagnes d’eau et entraîner les astres. Ces eaux de la mer, presque noirâtres dans la tempête, ouvrent et referment sans cesse leurs abîmes sans fond connu. Des vagues viennent à tout moment couvrir le pont et s’échappent par de nouveaux roulements. Deux fois, elles ont forcé nos petites fenêtres et couvert des lits pendant la nuit. Les mâts qui plient, les voiles qu’on resserre ou qui se déchirent, le gouvernail qu’on abandonne pour ne pas trop fatiguer le vaisseau, tout cela n’est pas riant quand on ne voit pas Dieu dans l’orage. L’odeur qui règne dans le vaisseau est une autre épreuve.
Le renfermé, le goudron, les pipes, le fond de cales surtout, provoquent un mal de cœur qu’on n’évite qu’en prenant l’air sur le pont où il n’est pas toujours possible d’aller… La maladie de la mer est une véritable maladie… »
(Traversée de l’Atlantique, 1818)
Dépassements intérieurs aussi : « Vous m’êtes chère et je ne puis vous passer vos torts », lui écrit Madeleine-Sophie Barat.
(29 août 1811)
« Oh que j’aurais de joie, si enfin vous deveniez plus docile et plus douce ! Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre que vous ne pouvez rien faire pour Dieu, dans quelque coin de terre que vous soyez, si vous n’avez pas la vertu que vous devez enseigner aux autres. »
(3 juillet 1810)
« En vérité, ma chère fille, la force de l’imagination par laquelle vous vous laissez entraîner vous fait perdre le jugement. »
(17 février 1811)