Sa vie

Novembre

La vie de Philippine va d’imprévu en imprévu, si bien qu’elle n’a qu’une ressource : se tourner vers le Seigneur et lui confier « ses affaires ». Après la forte expérience spirituelle vécue lors de la nuit du Jeudi saint 1806, Philippine écrit à Madeleine-Sophie Barat son désir de partir en mission.

Le départ, avec quatre autres religieuses, n’aura lieu qu’en 1818, douze ans après. La patience et la foi lui seront encore bien souvent demandées. La traversée de l’océan est particulièrement longue et pénible. À leur arrivée à la Nouvelle-Orléans, n’ayant pas de nouvelles de Mgr Dubourg, l’évêque qui les a appelées, des personnes amies pressent les Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus de rester là.

Après quelques hésitations Philippine décide de rejoindre quand même l’évêque à St. Louis. Arrivées là-bas, les cinq sœurs doivent encore aller plus loin, à St. Charles. Philippine pensait travailler avec des enfants indiens, et maintenant il lui faut ouvrir des écoles pour les enfants américains ou créoles. Elle n’ira chez les Indiens qu’en 1841 et pour une année à peine.

Les voyages longs et risqués, la lenteur des courriers avec l’Europe, l’incompréhension de certaines de ses sœurs et la difficulté à apprendre l’anglais, la font souvent douter.

Pour la prière

« Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : “Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon.” Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : “Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris !” Jésus répondit : “Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.” Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : “Seigneur, viens à mon secours !” Il répondit : “Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.” Elle reprit : “Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.” Jésus répondit : “Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux !” Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. »

(Mt 15, 21-28)

« Une Cananéenne, venue des territoires de Tyr et de Sidon, disait en criant : “Prends pitié de moi, Seigneur…!” » : païenne, cette femme ne fait pas partie du peuple élu. Et pourtant elle ose venir.
Est-ce que j’ose aller vers Jésus, même si je ne l’ai pas écouté depuis longtemps ou si je ne l’écoute pas souvent ? Et plus encore, est-ce que j’ose « crier » vers Lui ?

« Jésus répondit : “Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.” » : Jésus rappelle ceux pour qui Il est envoyé. La femme réagit vivement. Quelle audace ! Est-ce que j’ose me situer en vérité devant le Seigneur ? Insister éventuellement pour une demande à laquelle je tiens ?

« Jésus reprend : “Femme, grande est ta foi”. » : Jésus admire la foi de cette femme. Grâce à sa foi, elle a obtenu ce qu’elle désirait de plus important pour elle, la guérison de sa fille. Comme la femme, est-ce que j’accepte de reconnaître que j’ai la foi, si petite soit-elle ?

Des écrits

« Dans les longues nuits de tempête1 et d’insomnie, dans le silence où Dieu paraissait sourd à toutes nos prières, je me suis souvent demandé si je devais me repentir d’avoir exposé des vies si précieuses à la Société… mais jamais ce sentiment n’a pu pénétrer dans mon cœur. La paix était amère, mais c’était toujours la paix. La volonté de Dieu avait été marquée par votre consentement, ma digne mère… Dieu abat tout orgueil pendant ce voyage. »

(1818)

1 Lors de la traversée de l’Atlantique en bateau en 1818.

« Le Bon Dieu nous favorise de sa croix.
La plus grande et sans doute la plus pesante est le peu de succès de nos travaux. Si une sainte les dirigeait, tout irait mieux, ce qui me rend la charge plus pesante. Je vois tous les jours que je n’ai pas ce qu’il faut pour la remplir. La maison de Florissant s’élève, on dit que nous pourrons l’habiter le 1er décembre… Je me confie à la Providence pour les dettes que me laissera cette maison et pour le transport… Dieu sera notre refuge. »

(Eté 1819)

Aujourd'hui

En Église et avec les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus :
Novembre

« Nous sommes appelées à faire silence : approfondir notre vie intérieure, notre capacité à contempler et écouter les battements du Cœur de Dieu en nous et dans le monde et, en silence, discerner et accueillir l’action de l’Esprit qui nous transforme, nous stimule et nous entraîne à vivre notre mission prophétique et éducatrice. »

(Appel du Chapitre Général 2016 des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus)

  • Comment puis-je renouveler ma vocation prophétique, missionnaire, éducatrice ?

À la manière de Philippine

  • M’associer personnellement ou communautairement à une prière d’intercession : celle de l’Église universelle en ce mois de novembre, celle de mon pays, de ma paroisse, du quartier, des besoins criants pour notre monde.
  • Repérer ce qui fait obstacle à l’avancée de mon travail, de mes relations, de ma liberté… (ou à ceux du groupe auquel j’appartiens), et chercher les moyens de dépasser cet obstacle, de durer dans
    la difficulté.

Chants / Musique

en cristo (glorious)

En Cristo, nous vivons fondés en toi, nous serons affermis dans la foi.
Nous voyons se lever ton Église pour les nations, se lever la nouvelle génération, enracinée en Christ.
En Cristo, En Cristo.

Baptisés en Son Esprit,
vivons du ressuscité,
avec Lui nous sommes ensevelis.
Il nous a relevés par Sa vie,
là où nous étions perdus,
quand le péché abondait.
Ta grâce en nous a vaincu,
tu nous as pardonnés.

Mon Dieu, je veux te choisir
et fonder ma vie sur Toi.
Dans la Foi Jésus viens m’affermir, oui, je veux m’enraciner en Toi.
Rien ne saurait retenir
ta Miséricorde en moi,
rien ne pourrait contenir
ton Amour à la Croix.