Sa vie

La vie de Philippine va d’imprévu en imprévu, si bien qu’elle n’a qu’une ressource : se tourner vers le Seigneur et lui confier « ses affaires ». Après la forte expérience spirituelle vécue lors de la nuit du Jeudi saint 1806, Philippine écrit à Madeleine-Sophie Barat son désir de partir en mission.
Le départ, avec quatre autres religieuses, n’aura lieu qu’en 1818, douze ans après. La patience et la foi lui seront encore bien souvent demandées. La traversée de l’océan est particulièrement longue et pénible. À leur arrivée à la Nouvelle-Orléans, n’ayant pas de nouvelles de Mgr Dubourg, l’évêque qui les a appelées, des personnes amies pressent les Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus de rester là.
Après quelques hésitations Philippine décide de rejoindre quand même l’évêque à St. Louis. Arrivées là-bas, les cinq sœurs doivent encore aller plus loin, à St. Charles. Philippine pensait travailler avec des enfants indiens, et maintenant il lui faut ouvrir des écoles pour les enfants américains ou créoles. Elle n’ira chez les Indiens qu’en 1841 et pour une année à peine.
Les voyages longs et risqués, la lenteur des courriers avec l’Europe, l’incompréhension de certaines de ses sœurs et la difficulté à apprendre l’anglais, la font souvent douter.